Claude Pélieu, «l’iconoclaste, le déflagrateur» Francœur dixit, s’est éclipsé, après bien des morflances, le 24 décembre 2002, à Norwich, dans l’état de N Y. Après avoir plaisanté avec Mary au téléphone en lui détaillant le programme des festivités organisées par l’hosto pour ce jour de Noël. Il a chambré une dernière fois l’infirmière de service, a souri à la vioque coquette bigleuse qui le prenant pour un chippendale, lui avait quelques jours plus tôt glissé un billet de un dollar dans la ceinture de son bénard, et a gratifié d’un clin d’œil gouailleur la Camarde qui l’attendait à la porte du réfectoire.
Claude s’est tiré pour de bon et nous sommes restés comme une flopée de ronds de flan, nous ses amis, avec notre douleur et le souvenir de lui à jamais rivé au cœur.
La mort ne parviendra jamais à effacer certaines alliances, ni les mots qui cimentent les fortes complicités.
Six années se sont écoulées depuis sa disparition. Afin de ne plus rester prostré, assis au bord du vide creusé par son absence, j’ai décidé, un jour de mai 2004, de retour de Cherry Valley, avec l’accord et le soutien de Mary, de rassembler quelques témoi- gnages, plus des textes de lui, des images, des lettres et collages, pour réaliser un ouvrage collectif. Tout au long de son existence, au fil de ses rencontres ou échanges épistolaires, Claude a tissé un formidable réseau d’amitiés indéfectibles.
Par delà les océans et les continents, il a permis à de nombreux poètes, musiciens et artistes de se rencontrer et de fraterniser. Malgré leurs voyages et déménagements multiples, avec Mary, il est toujours resté le point de convergence pour bon nombre d’entre nous. Et il le demeure. Cet ouvrage en est la preuve irréfutable, même par delà la mort.
— Alain Jégou, (extraits de En guise d’intro)
… ya can’t beat the French for purple prose.